© Christian Descamps - Région Ile-de-France

© Christian Descamps - Région Ile-de-France

© Christian Descamps - Région Ile-de-France

© Christian Descamps - Région Ile-de-France

© Christian Descamps - Région Ile-de-France

Le lieu

La maison Jean Cocteau,
une maison de campagne exceptionnelle

« À Milly, j’ai trouvé la chose la plus rare au monde : un cadre. »

En 1946, alors que le tournage du film La Belle et la Bête s’achève, Jean Cocteau aspire à quitter Paris et trouver un refuge à la campagne. Jean Cocteau et Jean Marais visitent les lieux et, séduits par la propriété, l’acquièrent.
Anciennes dépendances du château de la Bonde, édifié à partir du XIIIe siècle, la Maison est une belle demeure du XVIIe siècle bâtie en pierre du pays et entourée d’un jardin traversé par des canaux. Elle est la partie sud d’un vaste corps de bâtiment qui formait l’entrée du château depuis la ville. La façade soignée sur la rue du Lau est composée de deux portes voutées encadrées par deux tourelles en encorbellement, en brique et pierre.

1947-1963 : Jean COCTEAU

« C’est la maison qui m’attendait… Elle me donne l’exemple de l’absurde entêtement des végétaux… L’eau des douves et le soleil peignent sur les parois de ma chambre leurs faux marbres mobiles. »

En 1947, Jean Cocteau s’installe dans la Maison de Milly-la-Forêt, tout en gardant son appartement parisien du Palais Royal. Avec la complicité de son amie Madeleine Castaing, décoratrice, il aménage ses pièces de vie. Ainsi, le décor du salon au rez-de-chaussée dévoile un univers éclectique et poétique, à la fois intime et largement ouvert sur l’extérieur. À l’étage, la chambre, entièrement tapissée en imprimé léopard, et l’antichambre qui sert de bureau, laissent apercevoir les murs épais et les tours du château voisin, comme un clin d’œil à l’univers féérique de La Belle et la Bête. Pendant les seize dernières années de sa vie, jusqu’à sa mort en 1963, Jean Cocteau y vit, y travaille, y reçoit ses amis, et participe à la vie du village.

1963-2002 : Édouard DERMIT et ses enfants

Édouard Dermit (1925-1995), rencontre Jean Cocteau en 1940 et travaille à son service à Milly, comme jardinier. À ses côtés, il devient comédien, peintre et tient une place très singulière auprès du poète. Considéré comme son fils adoptif, il hérite de la Maison à la mort de Jean Cocteau, et conserve soigneusement les pièces de vie garnies des meubles et des objets, préservant ainsi l’univers du poète.
Il meurt en 1995. Ses deux fils héritent de la Maison avec l’obligation de garder intact l’héritage de Jean Cocteau.

2002-2019 : Pierre BERGÉ et l’association Maison Jean COCTEAU

Soucieux de la préservation de cet exceptionnel patrimoine, et à l’initiative de Pierre Bergé, l’association acquiert la Maison en 2002, avec le soutien des collectivités territoriales. Mécène, admirateur de Jean Cocteau, Pierre Bergé entreprend à sa charge de lourds travaux de restauration de la Maison, menés de 2005 à 2010 afin de l’ouvrir au public. La Maison est labellisée Maison des Illustres faisant entrer l’univers singulier créé par Jean Cocteau dans le domaine public.

Depuis 2019 : La Région Ile-de-France

À la mort de Pierre Bergé en 2017, la Région Ile-de-France, sous l’égide de Valérie Pécresse, sa présidente, accepte de reprendre la charge de la Maison, poursuivant ainsi la vocation de ses prédécesseurs de faire de la Maison un lieu de mémoire et de rayonnement de l’œuvre de Jean Cocteau. Elle est à l’initiative de la création du Groupement d’intérêt public (GIP) Maison Jean Cocteau en 2019 avec le Département de l’Essonne, la Ville de Milly-la-Forêt, le Comité régional du Tourisme et le Centre Pompidou, pour gérer l’ouverture au public de la Maison.

Objets de curiosité

Amoureux des objets insolites, chineur, Jean Cocteau s’est entouré à Milly de ce qu’il aimait. Les meubles et les objets qui garnissent les pièces sont à l’image du poète et du goût qu’il avait pour le beau. Ainsi, une dent de narval côtoie une armoire de style gothique, et le fauteuil d’André Gide fait face au miroir offert par Coco Chanel. Don de son ami le peintre-décorateur Christian Bérard, un très grand dessin Œdipe et le Sphinx contribue à apporter à l’ensemble une atmosphère de cabinet de curiosités. Une partie des dessins qui étaient conservés dans la Maison ont fait l’objet d’une dation en 2019 et sont entrés dans les collections nationales. Ils sont aujourd’hui conservés au Musée national d’art moderne (Centre Pompidou).

Le jardin du poète

Au gré des saisons, le jardin se métamorphose. Jalonné des douves du château de la Bonde, il offre une balade au cœur d’une flore très riche. On pourra admirer les freesias, les pivoines et les iris au printemps, les rosiers en été, les anémones en automne et les hellébores en hiver. La diversité des variétés ravira les plus curieux. Plusieurs espaces dessinent le jardin : devant la Maison, un poirier s’élève majestueux au milieu d’un carré entouré de fleurs ; derrière, les sculptures chères à Jean Cocteau trônent dans l’ancien jardin potager. Puis au-delà du petit pont, se trouvent le verger et ses quatre carrés bordés de pommiers : Reine des Reinettes, Akanes et autres Melroses. Au détour de l’un d’eux, on découvre les plantes médicinales (jusquiame, belladone, menthe poivrée de Milly…), qui servirent de modèles au poète pour les peintures de la chapelle.

La salle d’exposition temporaire

Une partie du premier étage a été transformée en salle d’exposition, afin de permettre aux visiteurs de découvrir chaque année une exposition temporaire. Espace modulable, dont les murs ont été peints par l’artiste Jackie Hyde, ouvert de chaque côté, scénographié à chaque exposition, il permet une déambulation pédagogique. Une salle de projection offre la possibilité de terminer la visite par un film ou un documentaire qui met en valeur le Cocteau cinéaste, sur-réaliste avant l’heure et apprécié de la Nouvelle vague.

Le second étage

Le second étage abrite la chambre de Jean Marais, lorsque ce dernier venait rendre visite à son ancien compagnon, et l’atelier de Jean Cocteau, actuellement non visitable, espace situé sous les combles et éclairé par deux grandes ouvertures de toit. Il y peignit des toiles de grand format et travailla à des cartons de vitraux.